Les impacts du changement climatique et des activités humaines constituent les principaux facteurs de modélisation de la structure et composition des paysages au Niger. Cette étude, réalisée dans les paysages anthropisés semi-arides des communes contigües d'Aguié, Tchadoua et Gangara dans la région de Maradi, a pour objectif d'analyser la dynamique spatio-temporelle des paysages, relativement aux changements d'occupation/utilisation des terres. L'utilisation d'une approche cartographique diachronique basée sur le traitement d'images satellitaires Landsat multicapteurs et multidates (MSS 1976, TM 1988 et ETM+ 1999 et OLI/TIRS 2013), a permis de mettre en évidence et de quantifier, pour la période étudiée (1976 à 2013), les quatre principaux processus de transformation spatiale du paysage: l'attrition, l'agrégation, la création et la dissection des tâches. Les résultats révèlent d'une part une extension spatiale des classes « culture pluviale sous parc arboré », « mosaïque plantation/maraîchage » et « habitation », et d'autre part une très forte régression dans les classes « culture pluviale sous parc arboré à arbustif », « formation naturelle » et « mosaïque jachère/pâturage », due essentiellement à la forte anthropisation. En effet, la classe « culture pluviale sous parc arboré » en 2013 couvrait 72,61% du paysage étudié contre 14,24% en 1976. La grande pratique de la régénération naturelle assistée (RNA) dans la zone étudiée explique la transformation et la dominance du paysage par les classes cultures sous parc, constituant donc une politique agro-sylvo-pastorale efficace en paysage semi-aride anthropisé.