En 2018, un rapport de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a évalué à plus de 74 millions la population relevant de la compétence de l'organisation, ce qui inclus entre autres les déplacés internes, les réfugiés parrainés ou non, les personnes apatrides et les demandeurs d'asile (HCR, 2018). Le total des personnes dans cette situation était d'environ 35 millions en 2006 (HCR, 2016). L'expérience migratoire de l'exil est souvent liée de près au projet familial. Que ce soit avant le départ, pendant le trajet ou à l'arrivée dans le nouveau pays, les enfants sont affectés de plusieurs façons par le processus d'immigration. À l'échelle mondiale et spécialement au cours de la dernière décennie, une vue d'ensemble sur les données de l'immigration nous expose l'ampleur de la situation, qualifiée de crise majeure, des enfants ayant vécu l'exil ou un contexte d'immigration instable (UNESCO, 2011). À cet effet, il y a eu deux fois plus d'enfants au statut de réfugié, reconnu par l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en 2015 qu'en 2005 (UNICEF Canada, 2018). Entre 2013 et 2017, le Québec a admis 35 092 personnes de la catégorie des réfugiés et personnes en situation semblable (MIDI, 2017). De ce nombre, près de la moitié représente des jeunes de 24 ans et moins, dont 28.8% ont moins de 15 ans (MIDI, 2017). Avant, comme après le départ du pays natal, les enfants et les adolescents peuvent être confrontés à des bouleversements intenses dans leurs parcours. Ces bouleversements représentent des défis considérables qui peuvent compromettre leur développement psychosocial, mais peuvent aussi faire part de capacités d'adaptation et de formes de résilience (