“…Est-il par exemple fructueux de supposer que sur le marché du travail sont confrontées une série d'offres et de demandes individuelles, instantanées et indépendantes, alors que les chercheurs institutionnalistes ont accumulé les évidences empiriques concernant la spécificité du contrat de travail, le rôle des syndicats, l'existence de conventions collectives, la multiplicité des réglementations publiques? D'ailleurs, quelques unes des percées les plus significatives qui ont renouvelé l'approche macroéconomique prennent effectivement en compte les conséquences de ces institutions, fût-ce de façon partielle : spécificité du contrat de travail et salaire d'efficience (R. M. Solow, 1979), S. Bowles, 1985), rôle des contrats de travail à long terme dans la dynamique des salaires et de l'emploi, variabilité de ces contrats selon les pays (M. Bruno et J. Sachs, 1985), conséquence de la diversité des structures de négociations salariales et du niveau de centralisation (L. Calmfors et J. Driffill, 1988), ou encore, rôle du principe d'équité dans la formation des salaires (R. Solow, 1990), G. Akerlof, 1984). Mais ces approches demeurent partielles et n'introduisent que subrepticement les institutions et formes d'organisation, sans en faire un objet central de la modélisation macroéconomique (J.…”