L'épilepsie est une affection qui touche 1 % de la population [1,2], et que caractérise la survenue imprévue et spontanée de crises épi-leptiques. La survenue d'une décharge anormale et synchrone de tout ou partie des neurones corticaux se manifeste par des symptômes cliniques qui constituent la crise épileptique. Les régions cérébrales affectées par ces crises peuvent varier et, selon les régions impliquées, les manifestations cliniques diffèrent. Une classification des syndromes épileptiques a été établie en 1989 [3] : elle rassemble les patients par groupes homogènes permettant d'envisager la prise en charge thérapeutique et le pronostic évolutif de la maladie. On distingue 3 catégories : symptomatique (secondaire à une lésion visible à l'IRM, imagerie par résonance magnétique), cryptogénique (secondaire à une dysfonction corticale ou à une anomalie non visible par les techniques d'imagerie actuelles) et idiopathique (sans lésion corticale et avec une composante génétique fréquente). Le traitement de ces maladies repose le plus souvent sur l'utilisation de médicaments anti-épilep-tiques qui évitent la récurrence des crises, mais ne guérissent pas la maladie en elle-même [4]. Les anti-épilepti-ques agissent pour la plupart en abaissant l'excitabilité neuronale par leur action sur des canaux ioniques transmembranaires (sodium, calcium, chlore) pré et/ou post-synaptiques [5]. Les crises épileptiques persistent chez 20 à 30 % des patients malgré ce traitement médicamenteux bien conduit [2]. On parle alors d'épilepsie pharmaco-résistante. Différentes stratégies de prise en charge des épilepsies pharmaco-résistantes peuvent se discuter : la prise en charge chirurgicale, la stimulation du nerf vague et le régime cétogène. Chacune de ces stratégies a ses limites, ses effets indésirables et/ou ses contraintes dans la vie quotidienne [2, 6], et il faut encourager la mise en place de nouvelles approches thérapeutiques. Le régime cétogène consiste en une alimentation riche en lipides et pauvre en glucides et protides. Les lipides sont apportés en respectant un rapport de 3 ou 4 g de lipides pour 1 g de glucides et de protides. Ce régime a montré son efficacité anti-épileptique, réduisant de moitié la fréquence des crises épileptiques chez un patient sur deux, et les supprimant chez 1 sur 10 [7,8]. Malgré son efficacité, le régime cétogène reste un traitement contraignant et non dénué d'effets secondaires [9,10]. Les mécanismes anti-épileptiques de ce régime ne sont pas connus. Différentes hypothèses ont été formulées [11]. Le rôle des acides gras, qui semblent > Les acides gras poly-insaturés (AGPI), en particulier ceux des séries oméga-3 et oméga-6, sont des composants essentiels de notre alimentation. Une fois absorbés, les AGPI sont incorporés par les cellules de tous les organes. Les AGPI sont impliqués dans de nombreux processus physiologiques : régulation cardiovasculaire et hormonale, modulation de l'inflammation et de l'activité neuronale. Les AGPI agissent au niveau cellulaire en modifiant la composition des pho...