Cet article aborde certains défis que les scénarios du monde contemporain posent à la psychodynamique du travail ( pdt ), en particulier ceux liés à la précarité de l’emploi et du travail et, plus largement, à la précarité de la vie comme modèle normalisé d’existence. Il s’agit de penser comment opérer à partir de la psychodynamique du travail ( pdt ) – en tant que théorie et pratique clinique – à une époque où rien n’est laissé en dehors du monde de l’entreprise néolibérale. Dans ce scénario, est-il possible de continuer à soutenir la centralité politique du travail et sa possible fonction civilisatrice (Kulturarbeit) ? Le travail peut-il continuer à être pensé comme un espace de construction et de médiation des processus émancipateurs comme le suggère la théorie du Travail vivant ? Quelle marge de possibilités existe pour l’affichage de la délibération et du faire déontique dans les organisations de travail ? De quelles manières ces scénarios de travail interpellent-ils la théorie de la psychodynamique du travail et quels angles morts supposent les exigences méthodologiques de la méthode ? Quelles alternatives peuvent être envisagées face à ce panorama ? Premièrement, l’article fait référence aux processus de fabrication de travailleurs précaires sur la base de deux enquêtes liées aux licenciements massifs et à la précarité de l’emploi qui ont récemment eu lieu en Argentine. Dans un second temps, il aborde des scénarios contemporains dans lesquels la précarité prévaut comme mode d’existence normalisé, qui interroge la manière dont la pdt comprend le travail et la subjectivité. Enfin, une série de questions et de défis sont formulés et pourraient être des tâches futures pour la pdt .