Environnement, écologisation du politique et territorialisations : les nouvelles politiques de l’eau ( gire et pse ) au Kenya

Abstract

Un système de paiement pour services environnementaux ( pse ) a été mis en place depuis 2010 dans la région du lac Naivasha au Kenya, haut lieu de la culture de roses à destination des pays européens. Il s’agit, pour les gros consommateurs d’eau du bord du lac, de donner une incitation financière aux petits agriculteurs de l’amont à adopter de « bonnes pratiques » agricoles, entendues avant tout comme des pratiques limitant l’érosion des sols. Dans cet article, au-delà d’une analyse critique au prisme de la political ecology des pse , nous souhaitons examiner comment ce système met en relation des territoires que tout oppose, et comment il s’insère dans la redéfinition territoriale des politiques de l’eau au Kenya.

Preface

“…As the driving force of employment (Twining-Ward, Li, Bhammar & Wright 2018) and an early diversified sector, tourism has also undergone diversification. The mass tourism of 1970-1980 is now combined with more distinctive kinds of tourism underpinned by a diversification of activities offered, notably Outdoor Physical Activities (Calas 2015). However, being very sensitive to political and security risks, Kenya's international image has suffered due to the Westgate Shopping Mall attack in Nairobi (2013), the attack at Garissa University College, and the Al-Shabaab attacks in the Lamu region (2014).…”

“…4 Even more discretely, it certainly serves as a windfall for the oil companies that will need large volumes of water to extract oil in the depths of Lake Turkana (see more below). 5 Kenyan hydro-politics are particularly heated and conflicts around water resources are multiplying, constituting an especially pertinent part of the analysis of power relations (Rouillé, Blanchon, Calas & Temple-Boyer 2015). The conflicts about the usage of water from Lake Naivasha 4.…”

“…Kenya is one of the first East African countries to have initiated "payments for watershed services" programmes 22 (Bennett & Caroll 2014) in the region of Naivasha. This is the only programme of its kind in Kenya that has gone beyond the study phase and in which financial transactions, albeit modest, have taken place so far between the actors involved upstream and downstream (Rouillé et al 2015;Rouillé-Kielo 2019a). 23 Several REDD+ projects (Reduced Emissions from 21.…”

Les minorités d’origine indo-pakistanaise

“…Un objectif national ambitieux : atteindre 10 % de couvert arboré Pour encourager le développement du couvert arboré, y compris dans les zones productives, et empêcher sa destruction dans d'autres, on observe depuis quelques années le développement au Kenya de projets de « paiements pour services environnementaux » (PSE) -un mécanisme de compensation reposant sur le versement d'incitatifs financiers ou délivrés en nature qui visent à encourager l'adoption de pratiques jugées plus respectueuses de l'environnement. Le Kenya figure ainsi parmi les premiers pays d'Afrique de l'Est à avoir expérimenté un programme de paiements pour services hydriques (Bennett, Caroll 2014) dans la région de Naivasha (Rouillé et al 2015) 22 -le seul projet de ce type au Kenya qui a dépassé la phase d'étude et dans lequel des transactions financières, même si modestes, ont eu lieu entre acteurs économiques de l'aval et de l'amont 23 21. Notamment par l'ICRAF (le World Agroforestry Centre) dont un des bureaux régionaux se trouve à Nairobi.…”

Commerce bon marché de la ville à la campagne au Kenya

“…Plus discrètement encore, il s'agit surtout d'une aubaine pour les pétroliers qui vont avoir besoin de beaucoup d'eau pour extraire le pétrole des profondeurs turkana 8 (voir plus bas). Aussi l'hydropolitique kényane est-elle très animée et les conflits autour de la ressource en eau se multiplient, constituant une entrée très pertinente de l'analyse des rapports de pouvoir (Rouillé, Blanchon, Calas & Temple-Boyer 2015). Les conflits entre usages de l'eau du lac Naivasha, du lac Baringo, les conflits entre les habitants de l'amont et ceux de l'aval sur l'Ewaso Ngiro ou la Tana ne sont que les cas d'école d'une myriade de conflits hydropolitiques.…”