Cet article examine l’émergence de la notion de justice environnementale au niveau local et son articulation avec les politiques globales s’inspirant du développement durable. Ce rapide tour d’horizon montre que les acteurs qui se réclament de la justice environnementale n’emploient pas les mêmes mots, ou alors n’y mettent pas le même sens, et de manière générale s’abstiennent de les définir avec précision. Il s’agit en effet d’une notion plurielle, qui peut être éclairée par les penseurs qui se sont intéressés à l’environnement ou à la nature pour y fonder une éthique, et les théoriciens de la justice sociale. L’application des politiques environnementales « justes » pose un certain nombre de problèmes d’ordre géographique, tels l’identification et la cartographie des injustices, l’articulation des différentes échelles et des acteurs impliqués, et la définition des espaces concernés.
Résumé Le paysage hydropolitique sud-africain est très profondément marqué par la présence de grands systèmes de transferts d’eau inter-bassins, qui effacent les lignes de partage des eaux et transforment certains cours d’eau en simples aqueducs. Dans ce contexte, la limite entre processus artificiels et naturels devient de plus en plus difficile à cerner. L’eau ne s’écoule plus vers la mer, mais est désormais aspirée par l’argent et le pouvoir. Le but de cet article est de présenter les liens complexes entre ces grands réseaux et les territoires qu’ils traversent, pour en cerner les implications dans les politiques de l’eau de l’Afrique du Sud post-apartheid.
Un système de paiement pour services environnementaux ( pse ) a été mis en place depuis 2010 dans la région du lac Naivasha au Kenya, haut lieu de la culture de roses à destination des pays européens. Il s’agit, pour les gros consommateurs d’eau du bord du lac, de donner une incitation financière aux petits agriculteurs de l’amont à adopter de « bonnes pratiques » agricoles, entendues avant tout comme des pratiques limitant l’érosion des sols. Dans cet article, au-delà d’une analyse critique au prisme de la political ecology des pse , nous souhaitons examiner comment ce système met en relation des territoires que tout oppose, et comment il s’insère dans la redéfinition territoriale des politiques de l’eau au Kenya.
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