En septembre 2016, une mobilisation du Grand rassemblement pour le Calaisis bloque la rocade qui mène au port de Calais pour demander la fermeture d’un camp où vivent plusieurs milliers de personnes migrantes. Leur mot d’ordre : « J’aime ma ville ». Présenter la genèse du Grand rassemblement pour le Calaisis, nous permettra ici de revenir sur cette mise en relation de plusieurs groupes d’acteurs contre la présence de personnes migrantes dans Calais. Cela nous amènera à questionner la délégation du pouvoir de police à des acteurs non institutionnels et à explorer des pratiques de vigilantisme. En approfondissant ces mécanismes de production locale de la frontière, nous nous arrêterons sur les registres de légitimation de ces actions, en particulier l’exclusion des personnes migrantes au nom de l’amour de Calais.