L’étude porte sur les emplois du marqueur de cohérence discursive mais étudié en contexte de soin. Dans le cadre d’un projet, DECLICS, nous nous sommes focalisés sur la distribution fonctionnelle de mais en fonction du rôle du locuteur (médecins vs thérapeutes). En appui sur la littérature scientifique, trois macro-fonctions de mais (interlocutive-interactionnelle, logico-argumentative et logico-sémantique) sont décomposées en 17 types dont 16 sont présents dans le corpus DECLICS2016. Le relevé systématique des 122 occurrences de mais présentes dans le corpus a permis d’étudier la fréquence d’emplois comparatifs entre médecins et thérapeutes. Les résultats quantitatifs indiquent que les médecins emploient davantage mais que les thérapeutes, ce, indépendamment de leur service hospitalier. Grâce à une analyse qualitative, nous éclairons ensuite les mécanismes interactionnels en jeu lors des entretiens thérapeutiques médicaux vs cliniques, en déterminant les fonctions prépondérantes, secondaires et tertiaires assignables à chacune des 122 occurrences de mais. Sur ces 122 occurrences d’emplois, 32 occurrences sont le fait d’une fonction prépondérante unique, 80 emplois correspondent à une bi-fonctionnalité du marqueur et 10 d’une tri-fonctionnalité. Les résultats montrent que les macro-catégories interactionnelles et sémantiques permettent la distinction des rôles des soignants, et on constate un lien entre l’utilisation de la fonction prépondérante argumentative et la fonction secondaire logico-sémantique de type circonstanciel. Les résultats ont permis d’extraire deux patterns d’emplois de la tri-fonctionnalité de mais, utilisée presque exclusivement par les thérapeutes. Cette étude montre que les médecins utilisent mais pour activer des opérations logico-argumentatives, les thérapeutes activant préférentiellement un but interactionnel.