Les nouvelles tendances en cosmétiqueLa plupart des fabricants de produits cosméti-ques développent aujourd'hui des gammes complètes de produits cosmétiques naturels, qu'ils font pour la plupart certifier par des organismes agréés (Ecocert, Qualité-France, etc.) [1, 2]. Cette demande croissante a amené les fabricants de matières premières à ajuster leurs axes de recherche et à apporter des produits qui correspondent à ces nouveaux besoins tant par leur origine (naturelle ou végétale) que par leurs procédés de fabrication (« chimie verte »). Depuis ces dernières années, grâce à une disponibilité croissante de matières premières d'origine végétale, l'enjeu du formulateur n'est plus de pouvoir développer une formule cosmétique totalement « verte », mais de développer une formule verte ayant des propriétés cosmétiques aussi attractives que celles des formulations plus traditionnelles.La revendication « substance d'origine naturelle ou végétale » s'accompagne donc de plus en plus d'autres revendications plus ciblées qui réfèrent par exemple à l'origine physique de la source (telle que « matière première biologique »), ou bien à son origine géographique (connotation d'exotisme, référence à des coutumes locales, etc.).Ainsi, dans le cas des beurres et des cires, la plupart des nouveautés correspondent à ces tendances, soit par une recherche de nouvelles sources, ou procédés de fabrication moins chimiques, soit par une valorisation de leurs utilisations.
Les beurresPar définition, les beurres sont des corps gras solides à température ambiante, qui fondent à des températures proches de celle de la peau. On distinguera les beurres natifs (générale-ment extraits de noyaux ou de graines, et dont les constituants principaux sont des triglycéri-des) des beurres « fabriqués », obtenus par divers procédés physiques ou chimiques, et dont les textures sont proches de celles des beurres natifs. Ces matières premières connaissent un regain d'intérêt auprès des formulateurs de produits cosmétiques naturels, car ils sont faciles à formuler, sont de très bons émollients et participent grandement à l'amélioration du toucher des formules [3]. Les plus connus (beurres de Karité, de mangue, du cupuaçu) rentrent dans la composition aussi bien de produits de soin que de maquillage, auxquels ils apportent onctuosité, glissant, émollience, et permettent d'augmenter l'homogénéité des phases grasses [4,5]. L'impact marketing qu'ils apportent à une formulation reste un critère important dans le choix que fera un formulateur d'utiliser une source ou une autre. Avec la connotation « exotique », on voit apparaître de plus en plus de matières premières d'origines lointaines. Si l'Amérique du Sud, avec notamment le Brésil et l'Amazonie, est toujours très prisée, l'Inde -dont la biodiversité est également très riche -devient source de nouvelles substances très intéressantes.Ainsi on trouve aujourd'hui proposés aux formulateurs ces trois nouveaux beurres natifs, dont les principales caractéristiques sont données dans le tableau 1.