Les personnes itinérantes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de toxicomanie qui souhaitent obtenir un logement se butent à des programmes dans lesquels l’abstinence et les traitements psychiatriques sont obligatoires. Ce type de programmes se base sur l’approche « traitement d’abord » selon laquelle ces personnes doivent d’abord être traitées avant de pouvoir aller en logement.Cette approche est remise en question et un changement de paradigme s’opère à la suite de l’implantation aux États-Unis du modèle Pathways to Housing. Ce modèle est fondé sur le principe qu’une personne doit être logée avant de pouvoir se concentrer sur ses autres besoins. Les logements privés sont privilégiés dans ce modèle et ceux-ci sont offerts conjointement avec un soutien d’intensité variable ou un suivi intensif dans la communauté.Le modèle Pathways to Housing a influencé la création de plusieurs programmes hybrides basés sur l’approche « logement d’abord » combinée à une offre de services et de logements diversifiés. Cette approche est basée sur la même philosophie d’obligation minimale que le modèle original, voulant que les personnes n’aient pas à être abstinentes ou à suivre un traitement psychiatrique pour accéder à un logement.Au Canada, le gouvernement envisage de subventionner principalement les programmes basés sur cette approche. Cette annonce a mené à un soulèvement au Québec, notamment en raison des logements sociaux qui y sont actuellement priorisés.Cet article présente les résultats d’une revue systématique de la littérature réalisée afin de statuer sur l’efficacité des programmes basés sur l’approche « logement d’abord ».Les résultats de cette revue nous permettent de conclure que la mise en place au Québec de programmes basés sur cette approche devrait être favorisée. Les modalités et interventions offertes dans ces programmes auraient également avantage à être diversifiées.Homeless people diagnosed with substance abuse and mental illnesses often encounter problems in their quest to find housing since sobriety and psychiatric treatments are frequently required to qualify for a housing program. These programs are based on the “treatment first” approach, meaning individuals must first be treated before being admitted in a housing program.The relevancy of this approach is being questioned and change is occurring due to the implantation, in the United States, of the Housing First approach initiated by the Pathways to Housing organisation. The general premise of this model is that homeless people must first be housed before their other needs are taken care of. Private independent apartments are the preferred model of housing while intensive case management (ICM) or assertive community treatment (ACT) constitute the possible interventions.Pathways to Housing model influenced the cr...