À l’appui de l’analyse d’entretiens de recherche non-directifs, l’objet de cette contribution est de montrer comment les missions spécifiques des professeurs des écoles référents des Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) et la rencontre avec ces enfants nouvellement arrivés suite à des déplacements forcés et à des périples migratoires propres de notre époque, conduisent les enseignants à un travail particulier sur la question de l’altérité, où la langue devient un enjeu de rencontre et l’exil un point d’appui. Les entretiens font émerger comment très souvent les professionnels, à leur insu, s’appuient sur des expériences intimes d’exil subjectif, c’est-à-dire sur des points d’altérité intime, pour essayer de composer avec cette altérité extime que représentent ces élèves, enfants de l’exil. C’est à partir de ce point d’exil que la relation éducative devient un lieu d’hospitalité.