Nous inscrivons notre démarche dans le paradigme de l’énaction (Varela et al. 1991) qui postule que toute cognition s’opère par le biais du mouvement dans un contexte d’interactions corps-environnement. L’objectif de cet article est de repenser la théorie du signe selon Saussure (1916/1996), présentée comme désincarnée et décontextualisée, à l’aune de ce paradigme récent, à la suite de Bottineau (2012a,b,c,d ; 2017a,b,c). Nous utilisons pour cela la Théorie de la Saillance Submorphologique (Grégoire, 2012a ; 2014 ; 2015; 2017a,b,c,d) qui postule que l’avènement du sens en discours se fonde sur un comportement simplexe (Berthoz 2009) et vicariant (Berthoz 2013) de mise en saillance d’actions bioculturelles. Nous proposerons au préalable une terminologie pour distinguer les actions linguistiques de premier ordre et les unités linguistiques de second ordre, ce qui apparaît fondamental pour tout abord des notions de signe, signifiant et signifié.