Plusieurs parents ayants-droit ne choisissent pas le système scolaire francophone pour leurs enfants. De plus, même lorsque ces parents optent pour l'école primaire francophone, un nombre important d'adolescents décident, seuls ou avec leur famille, de quitter le système francophone lors de la transition vers le secondaire. Depuis quelques décennies, plusieurs chercheurs et agents d'éducation ontariens qualifient ces jeunes de « décrocheurs culturels », un terme qui semble impliquer un rejet complet de la langue et de la culture françaises. En est-il vraiment ainsi? Afin d'évaluer la pertinence de l'expression « décrochage culturel », cet article recense les écrits qui traitent du choix scolaire en tant que processus parental et familial. Cette recension révèle de nombreux facteurs d'influence dont, entre autres, le consumérisme, le statut socioéconomique, l'opinion des parents quant à l'importance de la langue française et du bilinguisme, l'influence des parents selon l'âge de l'élève, l'opinion des amis et l'insécurité linguistique. Le choix semble lié à la recherche d'un avenir meilleur et n'est pas uniquement une question de culture. Ces constats remettent en cause le bien-fondé de l'expression « décrochage culturel », d'autant plus que des conséquences négatives découlant de l'utilisation de cette expression ont déjà été notées chez certains jeunes concernés.