Cet article propose une lecture de la sociogenèse propre aux recompositions catégorielles du système éducatif français au sujet d'une typologie spécifique d'élèves primo-arrivants. Leur situation conduit à relier la micro-échelle des dynamiques scolaires du dispositif UP2EA 3 avec la reconfiguration de l'architecture des frontières internes et extérieures de l'espace européen. Une telle architecture se nourrit entre autres de politiques linguistiques dont il importe d'observer l'impact au sein des politiques éducatives nationales, en l'occurrence par la catégorisation scolaire d'élèves allophones depuis 2012 4. Pour ce faire, nous analyserons la situation des « UPE2A italiens de Strasbourg », autrement dit des élèves scolarisés (et souvent nés) en Italie de parents ayant déjà migré du Maghreb, avec lesquels ils ont effectué une mobilité transalpine. Pour définir leur mobilité, nous employons le terme de « mouvement secondaire » qui a été initialement employé par le HCNUR pour désigner le contournement du règlement du Parlement européen et du Conseil européen (n°604-2013 du 26/06/2013) dit Dublin III (Tazzioli et Garelli, 2018). Ces enfants et ces jeunes qui quittent l'Italie avec leur famille n'ont pas d'interdiction officielle de se déplacer dans d'autres pays membres de l'UE, contrairement aux cas des demandeurs d'asile. Cependant, en tant que « surplus scolaire » en provenance d'un autre pays européen, une fois les délais d'attente dépassés (jusqu'à neuf mois parfois), ils sont pris dans « une forme latente et plus modérée » d'allophonie, laquelle renvoie tout de même à une dynamique