Des comparaisons phénologiques et morphologiques des fleurs des six espèces de baobabs, Adansonia spp., endémiques de Madagascar et une étude des insectes visiteurs de ces fleurs ont été menées in situ afin d'identifier les pollinisateurs possibles de ces arbres. Les baobabs malgaches sont regroupés en deux sections en fonction de la longueur de l'androcée (tube pollinique plus filet des étamines)e: les Longitubae, A. za, A. rubrostipa, A. madagascariensis et A. perrieri, dont l'androcée varie de 110 à 277 mm de long, et les Brevitubae, A. grandidieri, A. suarezensis, ayant des androcées beaucoup plus courtes (de 45 à 79 mm de long). Les baobabs des deux sections ont des pollens de type zoophile e: grande taille, paroi externe verruqueuse et revêtue d'une substance collante. Une corrélation entre la longueur des trompes des Sphingidae butinant les fleurs des baobabs et la taille de l'androcée apparaît comme un critère déterminant pour qu'une espèce visiteuse des fleurs puisse avoir une fonction de pollinisateur. Quatre espèces de Sphingidae, Agrius convolvuli, Coelonia solani, Xanthopan morgani et C. fulvinotata, ont une trompe de longueur supérieure à 110 mm qui leur permettrait d'assurer la pollinisation des Longitubaee; mais seules les deux premières espèces ont été observées sur les fleurs. Chez les Brevitubae, les Sphingidae ayant une trompe comprise entre 45 et 70 mm, comme Nephele comma, observé sur A. grandidieri, auraient la possibilité de féconder les fleurs. Cela est confirmé par la présence de grains de pollen de baobab sur le corps de certains Sphingidae capturés sur les fleurs. Les Longitubae pourraient être des espèces à pollinisation strictement sphingophile, tandis que les Brevitubae ont des fleurs dont la morphologie montrerait une adaptation à la pollinisation par les chauves-souris mais aussi par certains Sphingidae. (Résumé d'auteur)