Résumé Dans cet article, nous considérons la médiation comme symptôme de notre société contemporaine. Les gouvernements, les médias, les responsables d'entreprises autant que les professionnels de la culture ou de l'éducation et de la recherche s'y réfèrent autant qu'ils y ont recours dans leurs activités quotidiennes. Son usage généralisé témoigne, en ce début du XXIe siècle de la construction réelle et/ou symbolique d'une société en réseau, d'une société "commutative". Après avoir analysé les discours qui l'institutionnalisent et la légitiment, nous proposons de nous demander si le recours à la médiation n'est qu'un outil au service des stratégies de communication ou si elle s'en démarque. Le plus souvent portée sur l'objet, la relation, le dispositif, la référence à la médiation, toujours plurielle, efface progressivement les dimensions politiques et idéologiques qu'elle sous-tend. Dès lors, nous nous demanderons si la médiation n'est pas un instrument de pouvoir masquant ses ambitions politiques, économiques et culturelles derrière la façade de la relation et du lien possiblement retrouvé. Et par conséquent, nous questionnerons sa contribution à la pérennisation de l'organisation sociale en place ou au contraire à des modalités alternatives, à d'autres formes de participations citoyennes.