Introduction : Malgré l'efficacité prouvée de plusieurs agents biologiques dans l'induction et le maintien de la rémission au cours de la maladie de Crohn (MC), près de 80 % des patients nécessitent le recours à une résection intestinale durant leur vie. Cette chirurgie n'est pas définitive-ment curative, puisque la récidive postopératoire (RPO) est fréquente et pose des problèmes de prise en charge. But : Évaluer les facteurs prédictifs de la RPO après résec-tion iléocaecale (RIC) pour MC. Patients et méthodes : Étude rétrospective incluant tous les patients atteints de MC et ayant subi une RIC entre 2000 et 2009. La récidive de la maladie était définie par la présence de signes endoscopiques d'activité en l'absence ou en présence de symptômes. Afin de déterminer les facteurs de risque de la RPO au cours de la MC, nous avons procédé à une analyse univariée des différentes variables rapportées dans la littéra-ture comme influençant l'évolution postopératoire, suivie d'une analyse multivariée par régression logistique. Résultats : Cinquante-deux patients ont été colligés. Une RPO était notée chez 15 patients (28,8 %), après un suivi moyen de 31,9 mois [1-126]. En analyse univariée, quatre facteurs étaient associés à un risque élevé de RPO : les anté-cédents (ATCD) familiaux de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (p = 0,007), la RIC dans la première année après le diagnostic de la MC (p = 0,004), la longueur du grêle réséqué (p = 0,025) et la présence de granulome sur la pièce opératoire (p = 0,035). En analyse multivariée, seule la chirurgie dans la première année après le diagnostic était retenue comme facteur indépendant de récidive après RIC pour MC. Conclusion : Après RIC pour MC, la récidive est relativement fréquente et intéresse particulièrement les patients opé-rés dans la première année suivant le diagnostic. Pour citer cette revue : J. Afr. Hépatol. Gastroentérol. 5 (2011).