> La génétique des addictions se convertit aux études pangénomiques réalisées par GWAS (genome-wide association study) et, sous l'impulsion de consortiums nationaux et internationaux, de grandes cohortes de patients ont été constituées. Cela a permis d'identifier les premiers gènes de prédisposition aux addictions dans le tabagisme. Les gènes CHRNA5 (neuronal acetylcholine receptor subunit 5), CHRNA3 et CHRNB4, qui codent pour les sous-unités 5, 3 et 4 participant à la constitution des récepteurs nicotiniques, expliqueraient 14 % du risque attribuable pour la dépendance au tabac. Des variants des gènes ADH1B (alcohol dehydrogenase 1B) et ADH1C, codant pour les enzymes alcool-déshydrogénases, ont été associés à la dépendance à l'alcool. Enfin, les gènes ANKK1 (ankyrin repeat and kinase domain containing 1) et DRD2 (dopamine receptor D2), impliqués dans la voie dopaminergique et initialement associés à la dépendance à l'alcool, seraient en fait associés à un processus plus global de dépendance à des substances psychotropes, dont l'héroïne. < d'une ou plusieurs substances, est largement décrite [1][2][3]. Ces facteurs peuvent s'exprimer différemment au cours de la vie des individus pour conférer une vulnérabilité qui, durant le développement des personnes, conduira au trouble psychiatrique. De plus, les dépendances entraînent, au-delà de la perte de contrôle sur la substance ou le comportement addictif, une souffrance physique et psychique qu'il convient de bien évaluer. Le but premier chez le patient dépendant est la consommation d'une substance, psychotrope ou non, afin d'obtenir du plaisir. Néanmoins, cette consommation peut aussi permettre à la personne d'atténuer une douleur, un stress ou une souffrance. Lorsque la dépendance est installée, la tolérance à la substance fait que le patient aura toujours besoin de consommer plus pour ressentir du plaisir, mais aussi pour réduire la souffrance que cette consommation produit en écho. Ainsi, la diversité des origines des addictions -le plaisir apporté par une substance ou l'effet analgésique lorsqu'on est en souffrance -, comme de leur devenir -rechercher de nouveaux plaisirs par l'augmentation des consommations ou l'instauration de polyconsommations -, peut résulter de l'implication de différentes voies neurobiologiques. Les études épidémiologiques, les évaluations cliniques, les connaissances en neurobiologie et les progrès de la biologie moléculaire se sont multipliés et affinés ces dernières années, permettant d'identifier et caractériser de nombreux facteurs étiologiques relatifs aux addictions. Les études épidémiologiques ont permis de préciser les parts respectives des composantes génétique et environnementale. Les analyses d'agrégation familiale, de familles recomposées et d'enfants adoptés, ainsi que les comparaisons des taux de concordance chez les jumeaux monozygotes et dizygotes, ont permis d'estimer l'héritabilité, qui représente la proportion de la variance phénotypique attribuable aux facteurs génétiques dans les addictions. Ces travaux rapportent...