The twenty first century is characterized by the current and future extension of the high-speed rail network in in developing countries. If lines are already in operation in China, Turkey, others are built (Morocco, Iran) and projects exist in numerous countries (Brasilia, Malaysia, Egypt, etc.) that is, in very different socio-economical contexts characterized by large inequalities. What are the effects of high-speed lines in these countries? Because it improves territories accessibility, a high speed line might favour population mobility and exchanges inside a same country or between two countries in the case of international lines. But especially in developing countries, the issue is to know for whom and for what use they are built. The aim of this article is to show that high-speed line might reinforce the existing inequalities which are large in this type of country because the uses are spatially, economically and socially more different than in so-called developed countries. The analysis will be illustrated by the Morocco case.
Le XXIème siècle est celui de l’extension actuelle et à venir du réseau ferroviaire à grande vitesse dans des pays en développement. Si des lignes existent d’ores et déjà en Chine, en Turquie, d’autres sont en construction (Maroc, Iran), et des projets existent dans de nombreux pays (Brésil, Malaisie, Egypte, etc.). La grande vitesse ferroviaire s’inscrit alors dans des contextes socio-économiques différents marqués par des inégalités importantes. Quels sont alors les effets possibles de la grande vitesse dans ces pays ? Parce qu’elle améliore l’accessibilité des territoires desservis, la grande vitesse ferroviaire peut favoriser la mobilité des populations qui y ont accès ainsi que les échanges au sein d’un même pays, ou entre pays lorsque ces lignes sont transnationales. Mais qui peut les utiliser dans ces pays ? Et pour quels usages ? L’objectif de cet article est de montrer que la grande vitesse ferroviaire peut contribuer à renforcer les inégalités existantes qui sont très fortes dans ces pays dès lors que ses usages y sont spatialement, économiquement, socialement davantage différenciés que dans les pays dits développés. L’analyse est illustrée par le cas du Maroc.