Gravité de la consommation de psychotropes des adolescents ayant un trouble des conduites

Abstract

Bien que le trouble des conduites soit reconnu pour être le trouble le plus associé à une consommation problématique de psychotropes, relativement peu de recherches ont examiné les caractéristiques de cette consommation chez des jeunes ayant spécifiquement un diagnostic de trouble des conduites. À partir de plusieurs indicateurs de gravité de la consommation de psychotropes, l’étude propose de tracer un portrait de cette consommation chez des garçons et des filles présentant un trouble des conduites (N = 181) et de déterminer si ce portrait se distingue de celui d’autres jeunes dont les comportements antisociaux ne respectent pas les critères diagnostiques de ce trouble (N = 204). L’étude montre que les jeunes qui ont un trouble des conduites se distinguent des autres jeunes sur la presque totalité des indicateurs de gravité mesurés. L’usage de drogues dures, la fréquence élevée de la consommation et la présence de conséquences négatives liées à la prise des psychotropes sont les indicateurs les plus étroitement associés à la présence de ce trouble. Si ces résultats illustrent la gravité du portrait de consommation de ces jeunes, ils suggèrent aussi que la présence de conséquences négatives peut constituer un important levier pour l’intervention.Although conduct disorder is among disorders mostly associated with substance misuse at the adolescence, relatively few studies examined the characteristics of this consumption of teenagers who have a diagnosis of conduct disorder. Based on many indicators of the severity of the substance consumption, the purposes of this study were to describe substance consumption pattern of boys and girls with conduct disorder (N = 181) and to determine if their consumption is different from that of teenagers who also have antisocial behaviour, but no diagnosis of conduct disorder (N = 204). The results showed that youths with conduct disorder are significantly different from youths without conduct disorder on almost all indicators of severity. The use of hard drugs, regular consumption and presence of negative consequences associated with substance use were the indicators mostly related to the presence of a conduct disorder. These findings are examined in the perspective of treatment programs for youths with conduct disorder

Adaptation scolaire et sociale d’élèves ayant reçu des services éducatifs complémentaires pour troubles de comportement dès le début de leur scolarité

“…Mais ce résultat peut aussi refléter le fait qu'encore plus de la moitié des élèves du groupe TC présente un trouble de nature antisociale au troisième cycle du primaire, qu'il s'agisse d'un trouble oppositionnel ou d'un trouble des conduites. Néanmoins, l'adaptation sociale de ces élèves est sensiblement comparable à celle du groupe témoin pour ce qui est de la délinquance et de la consommation de psychotropes, deux importants facteurs d'aggravation et de persistance des troubles de comportement à l'adolescence (Laventure, Déry et Pauzé, 2006b ;Moffitt et Caspi, 2006). Il s'agit encore ici d'un résultat encourageant qui peut aussi refléter le rôle positif des services éducatifs complémentaires sur la non-aggravation des troubles des élèves -ceci, dit avec toutes les réserves que nous avons émises précédemment.…”

“…S'il n'est pas clair que ces facteurs contribuent à l'émergence des troubles ou en constituent des conséquences (Alvarez et Ollendick, 2003 ;Vitaro, Brendgen, Pagani, Tremblay, McDuff, 1999), les résultats des études suggèrent néanmoins un réseau social de plus faible densité et de moindre qualité chez les enfants qui ont des difficultés comportementales, ce qui peut contribuer à les maintenir sur la voie de la déviance. Ces enfants sont aussi à risque élevé de s'initier précocement à la consommation d'alcool et de drogues (Hinshaw et Lee, 2003 ;Laventure, Déry et Pauzé, 2006a), ce qui peut augmenter le risque de développer des problèmes de consommation (abus, dépendance) à l'adolescence (Kuperman, Chan, Kramer et Bierut, 2005 ;Lambert, 2005). L'étude présentée dans cet article 2 porte sur l'évolution d'un groupe d'élèves qui, dès le premier cycle du primaire, ont reçu des services d'accompagnement de type psychoéducatif à l'école pour des troubles de comportement (TC).…”

Portrait des activités délinquantes et de l’usage de substances psychoactives chez des jeunes consultant un centre de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes

“…Ainsi, parmi les jeunes nouvellement pris en charge par les centres jeunesse du Québec, le taux de consommation de drogues illicites à vie s'élève à 78 % (Pauzé et al, 2000). Les drogues illicites les plus consommées par les jeunes contrevenants sont, dans l'ordre : le cannabis, les hallucinogènes, les amphétamines et la cocaïne Laventure et al, 2006).…”

“…Ainsi, certains éducateurs en centre jeunesse estiment que 80 % des jeunes auprès de qui ils travaillent présentent une consommation probléma-tique de psychotropes (Brochu, 2006). Selon Laventure, Déry et Pauzé (2006), 25 % des adolescents desservis par les centres jeunesse du Québec présentent une consommation problématique de psychotropes. Les travaux de Laventure et Pauzé (2003) révèlent que, comparativement 1.…”

La consommation de psychotropes chez les enfants ayant des troubles extériorisés : portrait de la consommation et caractéristiques associées à l’initiation précoce à la cigarette, à l’alcool et au cannabis

“…En effet, la consommation de psychotropes ne débute pas pour tous à la puberté. Des enfants s'initient à cette consommation avant l'âge de 12 ans et ceux qui présentent des troubles extériorisés à cette période apparaissent particulièrement vulnérables à ce phénomène (Korhonen et al, 2010 ;Laventure, Déry et Pauzé, 2006). Les enfants qui présentent des troubles extériorisés [principalement le trouble des conduites (TC), et le trouble de l'opposition avec provocation (TOP), American Psychiatric Association, 2013)] seraient de deux à trois fois plus à risque de consommer des psychotropes avant l'âge 12 ans (McMahon, Collins et Conduct Problems Prevention Research Group, 2000).…”