Cet article examine les écritures parentales autour de la naissance et de la prime enfance. Bribes biographiques ou énoncés développés accompagnant ou non la photographie, ces écrits peuvent s’insérer dans les rubriques d’un journal de naissance du secteur de l’édition, être archivés dans un cahier au nom de l’enfant ou s’afficher sur Internet grâce au support électronique du blog. Plusieurs études qualitatives (FRANCIS, 2006, 2007, 2010) ont permis de croiser différents types de données : la structure et l’organisation de journaux de naissance, les textes réalisés par les futurs parents et parents, ainsi que des entretiens réalisés auprès des familles - parents et enfants - ayant pour objectif d’aborder les pratiques familiales autour de ces objets. Les résultats montrent que les écritures parentales donnent à voir des représentations sur la famille, l’enfance et le rôle du parent. A la frontière des « écritures du moi » et des « écrits pour autrui » (SIMONET-TENANT, 2001 ; LEJEUNE et BOGAERT, 2006) les journaux de naissance peuvent être définis comme des objets à connotation mémorielle. Ils sont l’occasion d’activités langagières qui cherchent, dans un premier temps, à fixer par l’écrit et l’image l’histoire familiale puis, dans un second temps, à évoquer et transmettre la mémoire familiale. Si l’étude des pratiques familiales autour des blogs et journaux de naissance souligne les figures du parent biographe (FRANCIS, 2006) et le rôle de l’enfant, elle situe également l’activité biographique du parent dans son ampleur socialisatrice.Mots-clés: prime enfance, représentation de l'enfance, socialisation des enfants, écritures parentales.Voir aussi la traduction de cet article pour la langue portugaise dans lemême numéro.