Notre texte propose de répondre à la question suivante : en quoi les tiers-lieux se révèlent-ils comme des espaces d’expression du bien-être des enfants ? Nos travaux de recherche s’articulent essentiellement autour de deux sciences contributives – la sociologie de l’enfance et la géographie sociale – pour mettre en lumière le point de vue des enfants sur leurs relations sociales dans les espaces de l’école. S’intéresser aux problématiques inhérentes aux espaces scolaires, c’est tenter de comprendre les effets réciproques entre la structure de l’école et les processus de socialisation mis en place par les enfants pour atteindre un bien-être subjectif. Le groupe de pairs est un repère constant dans la vie de l’enfant à l’école notamment dans les tiers-lieux, à savoir dans des espaces qui ne sont ni scolaires, ni exclusivement récréatifs du point de vue des adultes. Issue d’une immersion longue dans une école en milieu rural, notre méthodologie d’enquête qualitative de type ethnographique croise différents outils et permet de saisir les systèmes de relations mis en place par les enfants eux-mêmes. Ainsi pour trouver des alternatives aux situations difficiles susceptibles d’évoquer un mal-être à l’école telles que la solitude, le travail scolaire, les relations conflictuelles avec les adultes ou les pairs, les enfants investissent des espaces spécifiques, les tiers-lieux, dans lesquels l’imaginaire, les pratiques ludiques et les transgressions sont au cœur des relations sociales enfantines.