Considérée comme un levier de la transition énergétique, l’autoconsommation (AC) constitue une pratique émergente dont le développement à grande échelle est paradoxalement controversé. Définie comme le fait de consommer sa propre énergie produite localement, l’AC peine encore aujourd’hui à décoller et suscite de nombreux débats de la part de l’ensemble des acteurs de la filière en France. Cet article se propose d’éclairer ce nouvel objet qu’est l’autoconsommation électrique, à partir de la notion de « niche » de transition (Schot et Geels, 2007), c’est-à-dire un espace d’expérimentation capable de contribuer, sous certaines conditions, à transformer en profondeur un système établi. Identifier la niche qui a conduit à la transformation d’un système est aisé a posteriori . Mais on peut supposer qu’une niche, au moment où elle n’est encore qu’une niche, suscite des débats nourris. Dans cet article, nous nous intéressons à l’AC dans cette perspective : comment les acteurs, par leurs discours qui orientent leurs pratiques, s’affrontent-ils, entre ceux qui veulent un développement maîtrisé de la niche et ceux qui veulent la transformation du système ?