Cet article se penche sur une des questions centrales de la Région de Bruxelles-Capitale depuis son origine en 1989 : celle de la migration de ses classes moyennes vers la périphérie. Après 30 ans, le constat de l’échec des politiques visant à fixer les ménages moyens au sein de la RBC est patent. Nous montrons que cet échec résulte à la fois d’une erreur dans la cible (les ménages moyens avec enfants) et de moyens (l’accent mis sur la propriété), niant la réalité de la ville comme espace de transition : d’une part, les ménages moyens avec enfants ne représentent qu’une fraction modérée des départs et particulièrement difficile à maintenir dans un environnement urbain dense ; d’autre part, l’accès à la propriété ne semble guère un moyen efficace pour fixer les populations. Nous proposons dès lors un changement de paradigme : prenant acte de la ville comme espace de transition, il s’agit de s’interroger sur les groupes que la RBC pourrait chercher à attirer et les moyens pour y arriver.