Article reçu le 26 juillet 2019, accepté le 17 octobre 2019 Résumé. Cet article se propose de situer le dosage sanguin du phosphatidyléthanol (PEth) dans le panorama du dépistage d'une consommation d'éthanol provoquant des troubles liés à l'usage d'alcool (TUA), et de présenter les méthodes d'analyse disponibles, les données d'interprétation, quelques applications pratiques et les perspectives d'utilisation de ce biomarqueur. Le PEth est un métabolite mineur de l'éthanol. Parmi près de 50 homologues du PEth existants, le PEth 16:0/18:1 est le plus abondant. L'intérêt que présente le PEth par rapport aux autres biomarqueurs est l'élargissement de la fenêtre de détection d'une consommation d'éthanol. En effet, il présente une demi-vie d'élimination sanguine d'environ 5 jours, ce qui permet une estimation des consommations d'alcool sur 21 à 28 jours. Ainsi, ses principales applications en routine se situent dans le dépistage des TUA et le suivi de sevrage (en association systématique avec le dosage urinaire d'éthylglucuronide) en addictologie et en pré-et posttransplantation hépatique. Des données demeurent cependant nécessaires pour parfaire l'interprétation des concentrations sanguines mesurées et parvenir à un consensus concernant les valeurs-seuils d'interprétation.