Histoire naturelle et transformation maligne du lichen plan buccal. 1^èrepartie : mise au point

Abstract

Le lichen plan est une maladie cutanéo-muqueuse inflammatoire chronique, dysimmunitaire. Le lichen plan buccal constitue une affection fréquente, évoluant par poussées, qui peut toucher toute la muqueuse buccale. Après plusieurs années d'évolution, la muqueuse devient (scléro-) atrophique. Cet état (scléro-) atrophique est associé à un risque de transformation maligne. Pour essayer de comprendre le processus de transformation maligne du lichen plan buccal, il est nécessaire de bien connaitre les différents aspects cliniques et histopathologiques correspondant à son histoire naturelle. À la phase tardive (lichen plan atrophique et état post-lichénien), la muqueuse buccale modifiée présente un potentiel de transformation maligne mais cette évolution éventuelle a été longtemps controversée. La revue de la littérature permet de revoir les différentes hypothèses pathogéniques proposées mais l'inflammation chronique semble constituer le facteur déterminant.

Oral Lichen Planus in Patients With Good’s Syndrome: A Literature Review

“…In Good's syndrome, it is associated with hypogammaglobulinemia as well as few or no circulating B cells and an abnormal CD4+/CD8+ T cell ratio [ 22 ]. An association has also been observed between the presence of an isolated thymoma (without Good's syndrome) associated with oral lichen planus described in 13 patients in the literature [ 22 ], i.e., in a smaller number of patients than that reported in association with Good's syndrome, even though the incidence of thymoma (0.14/100,000 in Europe) is higher than the incidence of Good's syndrome (241 cases reported in 2022) worldwide [ 23 ]. Oral lichen planus is therefore more related to the association between thymoma and hypogammaglobulinemia than to thymoma alone.…”

Concept actuel du lichen plan oral. Le diagnostic facile au début, peut devenir très difficile dans les lichens anciens

“…Ces altérations se manifestent cliniquement quand elles sont devenues assez importantes, et persistent indéfiniment dans la cavité orale malgré la régression puis la disparition du processus lichénien. La persistance de ces alté-rations, rare sur la peau (état pseudo-peladique du cuir chevelu, perte des ongles dans le lichen érosif des orteils), mais habituelle sur la muqueuse orale, constitue l'état post-liché-nien [1,7]. Aspect clinique de l'état post-lichénien : l'activité du LPO est éteinte, très faible ou presque nulle, seules persistent : atrophie épithéliale (extrêmement fréquente) ; dépapillation marginale symétrique de la langue, respectant toujours la zone médiane postérieure et souvent la pointe (figure 23) ;…”