Cet article examine, du point de vue de l’anthropologie, la nature des relations que les personnes homosexuelles entretiennent aujourd’hui avec les membres de leur parenté, point encore assez obscur des travaux en sciences sociales menés sur l’homosexualité. Il s’appuie sur des enquêtes menées entre 2000 et 2011 auprès de cinquante-neuf hommes gays en couple et de jeunes adultes gays et lesbiennes en rupture familiale. Les données révèlent que, une fois levé le secret longtemps imposé sur leur orientation sexuelle, le plus souvent les relations des hommes en couple se redéploient avec leurs apparentés. Dans le même temps, des jeunes homosexuel(le)s souffrent encore de l’exclusion familiale du fait de leur orientation sexuelle. Illustré de quelques cas, l’article montre que les relations entretenues par les homosexuel(le)s avec leurs apparentés sont en réalité très contrastées.