• La rage sylvatique, liée aux animaux sauvages, implique des réser-voirs variables selon les zones géographiques. À titre d'exemple, on peut citer le renard roux responsable de la rage vulpine en Europe Centrale et de l'Est, le chien viverrin en Europe de l'Est, le raton laveur dans l'ouest américain, les moufettes et les renards en Amérique du Nord et la mangouste en Afrique du Sud. Comme la rage canine, la rage sylvatique est imputable à l'espèce RABV (Rabies virus), l'une des 12 espèces de lyssavirus identifiées et classifiées à ce jour (Tableau I).• La rage des chiroptères (chauves-souris) est due à différentes espèces de lyssavirus suivant la localisation géographique : en particulier des variants de l'espèce RABV en Amérique [2], et des espèces European bat lyssavirus type 1 (EBLV-1) et 2 (EBLV-2) en Europe. Le risque de transmission de ces espèces européennes à l'homme est très faible puisque seuls cinq cas humains (dont deux non confirmés biologiquement) leur ont été attribués depuis les années 1950 [3]. En revanche, la rage desmodine (transmise par des chauves-souris hématophages, Desmondus rotondus) est devenue la principale source de rage humaine dans certains pays d'Amérique. Si le virus des chiroptères peut franchir la barrière d'espèce et infecter des mammifères terrestres non volants (en particulier pour l'espèce RABV), ce passage n'est en général pas suivi d'une adaptation à ce nouvel hôte et aboutit à une impasse écologique. L'adaptation d'un virus rabique des chiroptères est pourtant observée depuis 2001 aux États-Unis chez la Institut Pasteur, centre national de référence de la rage, centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de référence et de recherche pour la rage, unité dynamique des lyssavirus et adaptation à l'hôte, 25, rue du Docteur Roux,