Après l’introduction, l’article décrit une séance d’hypnose (qui s’est transformée en « happening »), puis la soumet à la méthodologie de « l’entretien d’explicitation » définie par Pierre Vermersch. Cette méthode permet, étape par étape, d’analyser les interactions qui ont émergé dans l’espace transactionnel des deux présences. La situation d’hypnose qui convoque des états de transes est particulièrement intéressante pour évaluer ce qui se co-construit dans cette communication. Le résultat fait apparaître comment des connaissances implicites ont nourri le « tiers inclus », (le contenu et le sens de ce qui est partagé par le thérapeute et son client). Dans cette séance, apparaissent des niveaux inconscients et imaginaires conformes à l’inconscient collectif occidental, mais aussi à d’autres inconscients ethniquement étrangers, faisant émerger le phénomène d’hybridation. Ce phénomène est interprété comme le reflet et l’effet de la mondialisation qui entraîne les acteurs à intégrer des logiques autres et paradoxales. Cela questionne directement la médecine intégrative ou complémentaire qui choisit d’intégrer d’autres médecines et à ce titre, se trouve confrontée à la validation de médecines issues d’ancestrales traditions aux origines chamaniques. Trois questions en émergent : La science nouvelle peut-elle s’aventurer au cœur des interactions transactionnelles des états de transes partagées ? Serait-il possible de concevoir l’hypnose, non comme une technique objectivable, mais comme un rapport d’inter-transe dans une situation particulière de soin ? Serait-il possible de s’intéresser de façon scientifique aux compétences de guérison de certains mécanismes spirituels, notamment celui de la réversion ?