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«Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix», déclare la Constitution de l'UNESCO. La culture, qui devrait unir les hommes par-delà leurs différences et contribuer ainsi à renforcer les défenses de la paix, est aussi, malheureusement, dans bien des cas, ce qui les divise. Il n'est pas surprenant, dans ces conditions, que la guerre débouche sur la destruction de monuments, de lieux de culte, d'oeuvres d'art, qui comptent parmi les plus précieuses créations de l'esprit humain. Certaines de ces destructions sont accidentelles. Dans d'autres cas, les belligérants ont justifié la destruction de biens culturels en invoquant les nécessités militaires. C'est ainsi que les États-Unis ont expliqué le bombardement, en février 1944, de la célèbre abbaye du Mont Cassin, sur laquelle s'appuyait le dispositif défensif allemand qui bloquait la marche des Alliés en direction de Rome 1. Mais trop souvent, ces destructions sont délibérées. À travers la destruction de monuments, de lieux de culte ou d'oeuvres d'art, c'est l'identité de l'adversaire, son histoire, sa culture et sa foi que l'on cherche à anéantir, afin d'effacer toute trace de sa présence et, parfois, jusqu'à son existence même. «Delenda est Cartago», «Il faut détruire Carthage», répétait Caton l'Ancien. Et la fière cité fut détruite: aucun monument, aucun temple, aucun tombeau ne fut épargné. Selon la tradition, on répandit du sel sur les ruines, afin que l'herbe même ne pût y pousser à nouveau. Aujourd'hui encore, lorsqu'on flâne dans les ruines de cette antique cité, qui régna sur la moitié de la Méditerranée et qui fut la rivale de Rome, on ne peut manquer d'être frappé par leur modestie, qui atteste de la sauvagerie de la destruction. * * François Bugnion est Directeur du droit international et de la coopération au sein du Mouvement. Le présent article, qui développe un exposé donné au Caire dans le cadre d'un séminaire régional organisé pour célébrer le 50 e anniversaire de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, est une contribution personnelle de l'auteur et ne reflète pas nécessairement les positions du CICR.
«Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix», déclare la Constitution de l'UNESCO. La culture, qui devrait unir les hommes par-delà leurs différences et contribuer ainsi à renforcer les défenses de la paix, est aussi, malheureusement, dans bien des cas, ce qui les divise. Il n'est pas surprenant, dans ces conditions, que la guerre débouche sur la destruction de monuments, de lieux de culte, d'oeuvres d'art, qui comptent parmi les plus précieuses créations de l'esprit humain. Certaines de ces destructions sont accidentelles. Dans d'autres cas, les belligérants ont justifié la destruction de biens culturels en invoquant les nécessités militaires. C'est ainsi que les États-Unis ont expliqué le bombardement, en février 1944, de la célèbre abbaye du Mont Cassin, sur laquelle s'appuyait le dispositif défensif allemand qui bloquait la marche des Alliés en direction de Rome 1. Mais trop souvent, ces destructions sont délibérées. À travers la destruction de monuments, de lieux de culte ou d'oeuvres d'art, c'est l'identité de l'adversaire, son histoire, sa culture et sa foi que l'on cherche à anéantir, afin d'effacer toute trace de sa présence et, parfois, jusqu'à son existence même. «Delenda est Cartago», «Il faut détruire Carthage», répétait Caton l'Ancien. Et la fière cité fut détruite: aucun monument, aucun temple, aucun tombeau ne fut épargné. Selon la tradition, on répandit du sel sur les ruines, afin que l'herbe même ne pût y pousser à nouveau. Aujourd'hui encore, lorsqu'on flâne dans les ruines de cette antique cité, qui régna sur la moitié de la Méditerranée et qui fut la rivale de Rome, on ne peut manquer d'être frappé par leur modestie, qui atteste de la sauvagerie de la destruction. * * François Bugnion est Directeur du droit international et de la coopération au sein du Mouvement. Le présent article, qui développe un exposé donné au Caire dans le cadre d'un séminaire régional organisé pour célébrer le 50 e anniversaire de la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, est une contribution personnelle de l'auteur et ne reflète pas nécessairement les positions du CICR.
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