Identité, mariage, mobilité sociale

Abstract

Jusqu'à présent, les historiens de Venise se sont intéressés au groupe des cittadini en raison de la place tenue par les "citoyens originaires" dans la bureaucratie de la République. On se propose ici de dépasser cette image incomplète et schématique d'une noblesse de robe pour saisir, à l'aide de sources émanant d'institutions très différentes, les divers aspects du groupe des "citoyens". Le portrait collectif qui en résulte est complexe, parfois même contradictoire : le XVIe siècle constitue en effet un moment décisif où à l'ancien statut juridique des cittadini se substitue une identité "citoyenne" de plus en plus sociale, fondée sur l'honorabilité. La part féminine des groupes sociaux d'Ancien Régime est très rarement prise en considération par leur définition et leur statut. C'est particulièrement vrai quand il s'agit de citoyenneté, à cause des implications politiques du concept, même si celles-ci sont purement théoriques, comme dans le cas vénitien. Pourtant, dans les statuts urbains, les femmes de la ville font l'objet de normes légales régulièrement renouvelées qui réglementent leurs dots et veillent, par la même occasion, à la conservation des richesses de la cité. Mettant en évidence le fonctionnement de cette législation et utilisant les sources qui en dérivent, cette étude s'attache à placer en regard l'histoire des citoyennes et celle des citoyens dans la Venise de la première modernité.

Judging foreigners. Conflict strategies, consular interventions and institutional changes in eighteenth-century Naples

“…Translated by Antony Shugaar Notes 1 Concerning the status of foreigners in the old regime I will do no more than to offer references to Gilissen (1958), Storti Storchi (1990: 1-158), Statt (1995), Cerutti et al (1995), Arru (1996), Boone and Prak (1996), Rapport (2000: 31-82), Heindl and Saurer (2000), Bellavitis (2001), Weil (2002: ch. 1), Herzog (2003, Feci (2003), and Sahlins (2004); for a discussion of the last-named author, see Zaugg (2006a) and Cerutti (2007); the Neapolitan case has been studied by Piero Ventura (1995Ventura ( , 2000; for a history of the idea of citizenship, see the work of Costa (1999).…”

The Moretti Family: Late Marriage, Bachelorhood and Domestic Authority in Seventeenth‐Century Venice

“…In examining this case, this article will highlight the importance of marriage and fatherhood, its connection to domestic authority, and the hierarchies between siblings during the lesser-studied seventeenth century. 35 My discussion will start by examining the representativeness of the Moretti family in the parish of Santa Maria Zobenigo. Then it will focus more exclusively on the family, beginning with the responsibilities that Domenico's father placed on him and his brothers, and from there it will follow the siblings and examine their marriages as well as the authority that they were able to exercise.…”

Cœur de l'État, lieu de tension

“…Puis, très vite, tous les appointements de la Chancellerie furent réservés aux citoyens vénitiens, en incluant d'abord les immigrants qui avaient gagné leur citoyenneté « par privilège » après une résidence prolongée, puis, à partir de 1478, uniquement les cittadini originari, nés à Venise, de parents et grands-parents vénitiens et non artisans 93 . Ces mesures protégeaient une minorité de Vénitiens de la compétition grandissante des immigrants grecs réfugiés dans la ville à la suite des guerres contre les Turcs 94 . À long terme, elles aidèrent cette minorité à s'ériger en une caste fermée, définie par la lignée ainsi que par la situation financière 95 .…”