Pour assurer un service de qualité et favoriser le changement, les caisses d’Allocations familiales (CAF) doivent réussir à développer des démarches transversales et participatives alors que leur structure bureaucratique est peu propice à ce type de démarches. Les études de cas montrent que seules la CAF de petite taille et la CAF organisée en unités décentralisées ont pu adopter un fonctionnement privilégiant les liens latéraux et propice à l’innovation. Dans les deux autres CAF, la culture hiérarchique trop prégnante et la division du travail compromettent toute approche transversale, en dépit des intentions et efforts de la direction. Le changement suppose une confrontation des points de vue dans l’équipe de direction pour améliorer la pertinence des projets, et aussi une forte adhésion pour leur mise en oeuvre. Cette construction et préservation d’un esprit d’équipe nécessite des efforts soutenus. En effet, le souci d’efficacité à court terme peut conduire le directeur à laisser libre cours à la dynamique la plus naturelle, consistant à marginaliser et «instrumentaliser » les acteurs, qu’ils soient cadres de direction ou administrateurs. Paradoxalement, une direction qui donne les moyens aux administrateurs d’assurer véritablement leur rôle de relais des usagers et de contrepouvoir se donne des atouts pour opérer le passage d’une logique technocratique à une organisation ouverte sur l’usager.