Au cours des dernières décennies, le déploiement des opérations préventives relatives à la Préhistoire ancienne en Auvergne a permis de mettre au jour de nombreux sites dont la contribution s’avère complémentaire de celle des gisements historiques. Leur mise en réseau modifie la connaissance de l’occupation paléolithique du Massif central, longtemps envisagée sous le prisme déformant du déterminisme climatique. La reconstitution des paléoenvironnements pléistocènes et la calibration des principaux événements volcaniques ont en outre conduit à réviser les paramètres en jeu dans les relations sociétés-milieux au sein d’un espace considéré comme contraint. D’un point de vue opérationnel, cette approche croisée et la prise en compte des potentiels de conservation régionaux posent un cadre d’intervention raisonné, articulant étroitement stratégies de prescription, de diagnostic et de fouille, tout en faisant varier la focale du site vers le territoire. Il en résulte une programmation originale de la recherche, visant à documenter au plus près les contextes dans lesquels les vestiges s’inscrivent et justifiant certains choix d’intervention à caractère prospectif sur des potentiels géoarchéologiques forts.