Résumé de l'article En s'appuyant sur la littérature sur les variétés du capitalisme (VdC), cet article étudie les approches de représentation et de consultation des employés adoptées par des multinationales implantées dans des économies de marché libérales, plus précisément des multinationales australiennes, britanniques et américaines en opération en Australie. Bien que la littérature semble suggérer l'existence d'une similarité parmi ces sociétés, l'article tente de déterminer si les faits confirment une similarité ou une variation au sein des hautes directions des multinationales dans les économies de marché libérales (EML). Ces découvertes viennent combler une lacune empirique reconnue en ce qui à trait à la pratique des relations d'emploi au sein de multinationales implantées en Australie, et elles permettent de mieux comprendre la similarité et la variation à l'intérieur des catégories des variétés du capitalisme. Fondés sur des données recueillies auprès de multinationales exerçant leurs activités en Australie, les résultats démontrent que les sociétés britanniques sont les moins susceptibles de recourir à des structures collectives de représentation des employés. Par ailleurs, nous avons constaté que les multinationales australiennes sont plus enclines à s'engager dans des formes collectives de représentation des employés et ont moins souvent recours à des mécanismes de consultation directe que leurs pendants britanniques ou américains. En dépit de l'individualisation concertée du domaine des relations d'emploi au cours des dernières décennies, les multinationales australiennes semblent avoir conclu un plus grand nombre d'ententes institutionnelles nationales durables, ce qui leur a permis de nouer un dialogue avec leurs employés sur une base collective. Ces approches diffèrent de celles adoptées par les multinationales britanniques et américaines, ce qui explique pourquoi les résultats de notre étude font état d'une déviation catégorielle dans la typologie des économies de marché libérales du modèle VdC. À l'instar de Hall et Soskice, qui ont qualifié de « travail en évolution» (work-in-progress) leur ouvrage précurseur sur les catégories économie de marché libérale-EML et économie de marché coordonnée-EMC (2001:2), les auteurs de cet article suggèrent que l'évolution de l'Australie dans la catégorie EML est peut-être aussi un « travail en évolution », plus spécifiquement en ce qui à trait au développement de son système de relations industrielles et son incidence sur les pratiques de relations d'emploi au sein des multinationales australiennes.