Dans la plupart des zones cotonnières du Burkina Faso, les producteurs de coton éprouvent de plus en plus des difficultés dans la gestion de l’enherbement qui induit des dommages importants au cotonnier. Cette étude a été réalisée dans la zone cotonnière Est du pays pour inventorier et connaître les principales mauvaises herbes et les méthodes de lutte des producteurs contre l’enherbement. Les paramètres évalués ont été les fréquences et les indices d’abondance-dominance, déterminés à partir des inventaires floristiques réalisés dans les champs de coton. Les espèces de mauvaises herbes nuisibles au cotonnier ont été répertoriées ainsi que les méthodes de lutte contre celles-ci. Les inventaires floristiques réalisés en 2018 et en 2019, ont permis de recenser 98 espèces de mauvaises herbes. Les dicotylédones sont prédominantes avec 80 et 91,67% des familles de mauvaises herbes recensées respectivement, dans le Koulpélogo et le Gourma. Les analyses des fréquences et des indices d’abondance-dominance ont permis d’identifier 12 espèces de mauvaises herbes nuisibles au cotonnier. Les enquêtes ont révélé que les superficies cultivées en coton traitées aux herbicides variaient de 45,30 à 52,24% pour le glyphosate, 33,95 à 49,55% pour le diuron et seulement 8,84% pour l’herbicide haloxyfop-R-méthyl. Des adventices comme Commelina benghalensis L., Ipomoea eriocarpa R.Br. et Rottboellia cochinchinensis (Lour.) W. Clayton ne sont pas bien maîtrisées ni par le glyphosate ni par le diuron, selon les producteurs. Le désherbage mécanique par la traction attelée, nécessite un sarclage manuel pour éliminer les mauvaises herbes présentes sur les lignes de semis du cotonnier. Le désherbage manuel est surtout pratiqué contre les mauvaises herbes non maîtrisées par le désherbage mécanique par 66,70 à 70,70% des producteurs. Au regard des limites des trois méthodes de lutte (chimique, mécanique et manuel) l’étude suggère leur combinaison pour une meilleure maîtrise de l’enherbement du cotonnier.