La question environnementale occupe une place de plus en plus importante dans les débats sociétaux, tout particulièrement en Europe. La place d'une ville durable y est désormais significative, en soulignant combien la pollution des espaces urbains dégrade la qualité de vie des citadins depuis plusieurs décennies. Tout se passe comme si la ville souillée par la pollution était une invention récente du capitalisme financier triomphant, dont les excès antiécologiques sont notamment soulignés par des activistes et des ONG. Or, la pollution urbaine a des origines très anciennes, comme l'indique l'article en se référant au second Moyen Âge en Europe. Les villes connaissent alors des conditions environnementales dramatiques, en lien avec le développement d'activités commerciales et industrielles, ainsi qu'une gestion catastrophique des déchets humains et animaux et des excréments, jetés dans des cours d'eau ou des fossés. Toutefois, les autorités politiques de l'époque prennent conscience des conséquences néfastes de la pollution de l'espace urbain et commencent à agir pour apporter des réponses au problème, en constituant ainsi les lointaines traces de l'interventionnisme public contemporain. L'article est de nature réflexive, avec pour objectif d'identifier dans un premier temps les sources de la pollution urbaine au Second Moyen Âge, puis dans un second temps, les actions conduites par les autorités politiques afin de les réduire sous la pression d'attitudes « environnementales » de la part des citadins.