Résumé. -Récemment, des progrès ont été accomplis dans la détermination théorique de l'excitation collisionnelle des transitions de structure fine et des transitions de rotation pour les molécules d'intérêt astrophysique. Les surfaces d'énergie potentielle des systèmes comportant peu d'électrons sont accessibles aux méthodes ab initio et le calcul de la collision peut être envisagé par les méthodes quantiques, pour des énergies basses et des systèmes légers.La découverte depuis une dizaine d'années de molé-cules dans le milieu interstellaire par les radioastronomes a conduit un certain nombre de chercheurs à se pencher sur la physique des collisions entre particules lourdes à basse énergie cinétique En effet, la connaissance des sections efficaces d'excitation collisionnelle des molécules ou des atomes ainsi que des probabilités de transition radiative est nécessaire pour expliquer : L'excitation de ces transitions est due aux collisions avec les espèces atomiques ou moléculaires les plus abondantes dans le milieu interstellaire qui sont H 2 dans les milieux à forte densité, H quand le milieu est moins dense, ou les ions dans le cas des molécules polaires. Le calcul théorique des collisions intermolé-culaires se scinde en deux problèmes distincts : d'une part, la détermination des courbes ou surfaces de potentiel d'interaction entre les deux particules, d'autre part, la détermination de la matrice S de collision qui est l'amplitude de probabilité de trouver les états finaux correspondants à un état initial donné.1. Détermination du potentiel d'interaction. -Nous considérerons uniquement les méthodes dites ab initio, c'est-à-dire ne faisant pas intervenir de paramè-tres ajustables. -La méthode de Hartree-Fock suppose que chaque électron se déplace dans le champ moyen créé par les autres électrons ; elle ne permet pas d'obtenir l'énergie de dispersion qui est due à la corrélation entre les positions des électrons de chaque système et qui provoque un minimum de potentiel de l'ordre de 1/100 eV (minimum de Van der Waals) dans les interactions entre systèmes à couches fermées. Elle peut cependant être utilisée aux faibles distances intermoléculaires, dans la partie répulsive, comme dans le cas H-CO [2]. -La méthode d'interaction de configuration converge vers l'énergie exacte quand la base des fonctions d'ondes est augmentée ; elle permet d'obtenir l'énergie de dispersion mais demande des moyens de calcul environ un ordre de grandeur supérieurs à ceux de la méthode de Hartree-Fock. Elle a été utilisée dans le cas des interactionsCes deux méthodes souffrent du défaut que l'énergie d'interaction qui est une toute petite partie de l'énergie totale s'obtient par différence entre l'énergie des systèmes en interaction et l'énergie des systèmes isolés ; aux grandes distances, des erreurs de cancellation peuvent donc se manifester.Aussi Abstract. -Recently, progress have been made in the theoretical determination of fine structure transitions and in rotational transitions by collisions in molecules of astrophysical interest....