À partir du terrain de recherches que constitue la comparaison franco-allemande, cet article mène une réflexion méthodologique sur les conditions de possibilité d’une comparaison dans le domaine de l’éducation civique et morale. Une grande partie des travaux de comparaison se réfère aux modèles nationaux de citoyenneté, d’éducation ou encore de pédagogie. Face aux évolutions concrètes de l’éducation civique, ils révèlent des limites heuristiques dans leur capacité à appréhender et à comparer les phénomènes concrets. L’analyse des possibilités ouvertes par les approches en termes de convention d’éducation civique et morale, dont le point de départ n’est plus l’exposé de différences, mais l’élément commun des situations et pratiques dans les écoles allemandes et françaises, permet alors de proposer des stratégies de recherche comparatiste fondées sur l’approche conventionnaliste.