Depuis les années 1980, de nombreuses études ont été conduites afin de mieux comprendrel es facteurs d'importance pour la biodiversité en forêt. Comparant des forêts exploitées àd es forêts non exploitées ou des jeunes forêts àd es vieilles forêts, ces études ont mis en évidence l'importance d'attributs associés aux peuplements très matures -g rosa rbres, bois morts et arbres àc avités -p our de nombreux taxons (Kraus et Krumm, 2013). Plus spécifiquement, des cortèges entiers d'espèces ont été identifiés comme étant étroitement liés àl ap résence d'attributs de maturité. C'est le cas des espèces saproxyliques (insectes, champignons…), c'est-à-dired es taxons dépendant durant une partie au moins de leur cycle de vie de bois mort ou mourant (Speight, 1989), qui représentent une part estimée entre2 0e t2 5% du nombret otal d'espèces forestières. Les résul-tats de ces travaux ont permis d'initier un processus en faveur d'une meilleurer econnaissance de la fonction écologique des forêts (Conférence ministérielle d'Helsinki pour la protection des forêts en Europe, 1993) et de leur rôle dans la préservation de la biodiversité (ONF,1 993, 1998).Conduites majoritairement en forêt boréale, dans un contexte paysager,b ioclimatique et historique différent du domaine tempéré, ces études ne tiennent pas compte de la notion d'ancienneté. L' ancienneté des forêts se réfèreàl ac ontinuité temporelle de l'état boisé, indépendamment de l'âge du peuplement en place et des pratiques de gestion passées et actuelles. Cette notion permet de distinguer les forêts anciennes -d es espaces boisés en continu depuis une date de référence qui est liée au minimum forestier en France, aux alentours de 1850 -d es forêts récentes -d es boisements issus de plantations ou d'une recolonisation spontanée d'espaces en déprise agricole postérieureà1 850. De nombreuses études ont mis en évidence une influence forte de l'ancienneté des forêts sur la composition des communautés végétales (Hermy et Verheyen, 2007), avec notamment des cortèges d'espèces plus fréquents dans les forêts anciennes que dans les forêts récentes et inversement (Dupouey et al., 2002). D'autres études, plus rares, soulignent aussi l'importance de l'ancienneté pour expliquer les patrons de diversité des champignons mycorhiziens, des lichens et bryophytes et de certains insectes aptères (Assmann, 1999 ; Diedhiou et al.,2 009). Cette influence s'explique notamment par la difficulté qu'ont certaines espèces forestières, plus spécifiquement les espèces àf aibles capacités de dispersion, àc oloniser les forêts récentes. L' importance relatived el 'ancienneté et de la maturité pour la conservation de la biodiversité forestièrep ose cependant question. Ainsi, en fonction du groupe taxinomique considéré, une forêt ancienne, même rajeunie par une perturbation majeure( coupe rase, feu, avalanche...), pourrait jouer un rôle pour la conservation de la biodiversité tout aussi important qu'une forêt récente aU niversité Grenoble Alpes,