Cet article aborde la question des inégalités de carrière des agent·es d’entretien qui occupent une position peu qualifiée au sein des organisations humanitaires internationales au Cameroun. Il soulève une problématique novatrice qui s’intéresse à l’analyse de ces inégalités dans un champ qui pourtant prône l’égalité, l’équité et le développement humain. Mobilisant des théories éthiques du care et de la segmentation du marché du travail, il montre comment ces agent·es, en particulier les femmes, sont victimes de fortes inégalités de carrière, à la fois en raison des normes genrées associées au travail de soin, ainsi que du caractère hybride de leur métier : entre un travail domestique et un service d’entretien des bureaux. Cette hybridation s’accompagne de limitations d’accès à la formation et à la mobilité professionnelle, elles-mêmes adossées au faible niveau d’éducation de ce personnel d’entretien dans un secteur humanitaire devenu très professionnalisé.