Résumé : Le présent article trouve sa source dans le documentaire militant Inuk en colère (Angry Inuk, 2016), de la cinéaste inuite Alethea Arnaquq-Baril. Enchâssé dans l’argumentation d’ Inuk en colère pour le droit de faire le commerce des produits du phoque afin que sa consommation ne se limite pas à la subsistance locale repose l’impératif écologique capital de réévaluer sérieusement les modes de savoir eurocentriques inappropriés et leur exclusion des traditions scientifiques complémentaires tirées de points de vue non européens. Par conséquent, la présente étude analyse le dévoilement que fait Inuk en colère de la dépendance de la durabilité écologique et économique à un cadre épistémologique plus profond, non dominé par des points de vue occidentaux, et qui, en toute logique, appuie des objectifs à long terme de vitalité plutôt que d’accumulation. L’article s’appuie sur les principes exposés dans le documentaire d’Alethea Arnaquq-Baril pour analyser des œuvres populaires d’écocinéma de tous genres. Il propose des analyses comparatives des textes de film dans leur contexte socioculturel et esthétique, de manière à mettre en relief les recherches scientifiques et philosophiques autochtones. L’article tente donc de débusquer les lacunes engendrées par les traditions eurocentriques dominantes qui continuent de régir les sciences de l’environnement occidentales et d’en influencer l’expression dans le cinéma populaire, ce qui renforce et perpétue des hypothèses scientifiques hégémoniques boiteuses. À ce titre, le présent article vise à jeter la lumière sur les failles épistémologiques sous-jacentes qui inhibent la création d’œuvres écocinématographiques paradigmatiques percutantes et à vaste portée en mesure de définir le genre.