> La granulomatose septique chronique est une maladie héréditaire liée à un dysfonctionnement de la NADPH oxydase des cellules phagocytaires. Ce désordre entraîne une inactivation intracellulaire anormale des microorganismes, principalement des champignons tels que Aspergillus spp. et d'autres espèces moins fréquemment isolées ou émergentes. Nous proposons ici une synthèse des bases génétiques, de la physiopathologie et de la présentation clinique des infections fongiques invasives dans la granulomatose septique chronique, et nous évoquons les stratégies thé-rapeutiques préventives et curatives disponibles à ce jour. <
Les bases génétiques de la CGDLes mécanismes physiopathologiques impliqués dans la CGD ont été décrits initialement par Segal et Jones [1]. Le complexe NADPH oxydase activé est responsable de l'explosion oxydative (une consommation rapide d'oxygène) qui survient en réponse à la stimulation des polynucléaires neutrophiles. Il comprend cinq sousunités (Figure 1) composées de glycoprotéines nommées en fonction de leurs poids moléculaires et qui associent deux composantes : le flavocytochrome b-245 (comprenant 91kD glycoprotein of phagocyte oxidase [gp91phox] et p22phox) situé dans la membrane du phagosome, et les trois protéines p47phox, p67phox et p40phox, au niveau du cytosol. Le noyau catalytique de la NADPH oxydase des cellules phagocytaires est gp91phox, maintenant renommée Nox2. Gp91phox/Nox2 forme une structure qui permet le transport des électrons de la NADPH du cytoplasme cellulaire, via la flavine adénine dinucléotide (FAD) et les deux