Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé sont reconnus depuis l'épisode tragique du smog londonien de décembre 1952 où plus de quatre mille décès supplémentaires ont été associés à l'augmentation excessive, pendant cinq jours, de deux polluants atmosphériques majeurs, le SO 2 (dioxyde de soufre) et les fumées noires. Depuis, de nombreuses études épidémiologiques ont corrélé les niveaux de certains polluants, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur des locaux, à l'aggravation de pathologies respiratoires telles que l'asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO [1]. Parmi ces polluants, deux ont été tout particulièrement étudiés, l'ozone, du fait des fréquents épisodes de pollution photo-oxydante pendant l'été, et les particules fines (particules dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 2,5μm) et ultrafines (diamètre aérodynamique inférieur à 0,1μm), associées essentiellement au trafic automobile. Par ailleurs, un intérêt grandissant se développe pour les nanoparticules (dont la taille est identique à celle des particules ultrafines) utilisées dans le domaine des nanotechnologies et dont on connaît encore mal les impacts sur la santé.
Le rôle central du stress oxydantUne abondante littérature a mis en évidence ces derniè-res années un point commun à ces différents types de polluants : ils induisent un stress oxydant qui déclenche une suite d'événements moléculaires et cellulaires aux conséquences multiples : réponse inflammatoire, modulation de la prolifération et de la différenciation cellulaires, voire induction de la mort cellulaire. Le stress oxydant pourrait donc avoir une responsabilité importante dans les cascades de signalisation qui conduisent à la sécrétion des médiateurs impliqués dans l'asthme et la BPCO. La production excessive d'espèces réactives de l'oxygène (ERO) est à l'origine du stress qui, selon son intensité, peut conduire à des réponses cellulaires progressives et des lésions plus ou moins importantes. Cela a été démontré sur des macrophages traités par des particules Diesel [2] (Figure 1). Une faible production d'ERO induit l'activation des systèmes antioxydants cellulaires. Si cette protection est insuffisante, l'augmentation du stress oxydant provoque une réponse inflammatoire. Lorsque dans une > Les études épidémiologiques ont mis clairement en évidence les relations entre maladies respiratoires et pollution atmosphérique. Deux polluants majeurs : l'ozone et les particules atmosphéri-ques sont associés à l'aggravation de ces pathologies. Leur toxicité passe en grande partie par des mécanismes d'action communs réunis sous le terme de stress oxydant. L'importance du stress et la spécificité des réponses résultent d'interactions complexes entre pro-et anti-oxydants, et conduisent à des stratégies cellulaires diffé-renciées. Des niveaux hiérarchiques de réponses biologiques : adaptation, inflammation, lésions, peuvent être déterminés en fonction de l'agression oxydante et des capacités antioxydantes individuelles. La prise en compte dans le domaine réglem...