“…Concernant plus spécifiquement les « jeunes », force est de constater que dans le débat public une inquiétude particulière entoure l'adhésion supposément plus forte des adolescent.e.s et des jeunes adultes aux « théories du complot ». Notre démarche a été l'occasion de saisir à la fois des controverses scientifiques liées aux « théories du complot » (Le Caroff et Foulot, 2019 ;France, 2016 ;Gombin, 2013) et de mesurer les écarts entre le regard que les sciences humaines et un certain nombre de discours sociaux 4 portent sur ces thématiques ; différentes recherches venant complexifier, si ce n'est remettre en question, ce lien entre jeunesse et adhésion aux « théories du complot » (Le Caroff et Foulot, 2019 ;Giry, 2017 ;Gombin, 2013). S'appuyant sur une synthèse des recherches menées au niveau mondial entre 2011 et 2016, Séraphin Alava, Divina Frau-Meigs et Ghayda Hassan concluaient en outre dans l'étude Les jeunes et l'extrémisme violent sur les médias sociaux, commandée par l'UNESCO, que « la radicalisation des jeunes en ligne n'[avait] pas encore attiré suffisamment d'études pour que la recherche soit crédible dans ses conclusions et ses recommandations » et qu'il n'existait « aucune preuve tangible que l'influence des médias sociaux puisse agir indépendamment d'autres facteurs hors ligne, bien que les dimensions en ligne et hors ligne deviennent de plus en plus poreuses » (Alava et al, 2018, 49).…”