L'alcool et le sujet âgé en institution

Abstract

L’alcool, à côté des médicaments psychotropes, est une des substances psycho-actives les plus facilement accessibles en institution pour personnes âgées. Par ailleurs, ces résidents constituent un groupe à risque d’usage nocif ou de dépendance à l’alcool. Souvent méconnu, l’alcoolisme du sujet âgé institutionnalisé semble générer d’importantes difficultés parmi les équipes de soins. Reliées à de multiples origines qui seront décrites, ces difficultés amènent les soignants à répondre de diverses manières, (adaptées ou non), et nous semblent plus expliquer la méconnaissance de l’alcoolisme du sujet âgé institutionnalisé, que d’éventuels problèmes de diagnostic ou de reconnaissance. Après cette première étape d’identification, la gestion du diagnostic implique plusieurs niveaux d’interventions coordonnés: auprès du résident dans un projet de soins individualisé, auprès de l’équipe soignante, et envers l’institution au sens large.

La consommation d’alcool en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est excessive

“…Chez les sujets âgés, la consommation « quotidienne » est pré-pondérante alors qu'elle est plus souvent occasionnelle et « festive de fin de semaine » chez les jeunes. À tout âge, les relations entre l'individu et l'alcool vont de l'abstinence à l'usage simple, à l'usage nocif et à la dépendance [2,3,14,15]. Il n'y a aucune raison d'empêcher un usage sans risque en institution.…”

“…Il faut en revanche reconnaître la souffrance liée à l'alcool qu'elle soit psychique, physique ou sociale. De l'avis général, les problèmes liés à l'alcool sont, chez les personnes âgées, largement sous-diagnostiqués [14,15,22,23,27]. Une première raison est que la quantité d'alcool consommé par le buveur âgé est en moyenne moins importante que celle consommée par le buveur jeune, du fait d'un niveau de tolérance à l'alcool diminué avec l'âge [11] mais aussi souvent de ressources financières réduites, de sorte que l'entourage peut y prêter moins d'attention.…”

“…En EHPAD, la consommation excessive et les problèmes d'alcool d'un individu sont plus visibles et, sans doute, moins souvent ignorés. Cependant, même identifiés, les problèmes avec l'alcool ne sont souvent pas pris en compte par les soignants et la réponse apportée est rarement appropriée, allant de la permissivité à la coercition [14,15,30,31]. Un autre risque est très présent chez les sujets âgés souvent polymédiqués : celui des interactions médicaments/alcool surtout avec les psychotropes [22,23,32,33].…”

“…Peu de travaux ont été consacrés à la consommation d'alcool des plus de 80 ans et notamment de ceux vivant en établisse-ment d'hébergement pour personnes âgées. L'alcool y est pourtant accessible [14,15]. Bien que plus visible qu'à domicile, l'alcoolisme du sujet âgé institutionnalisé est souvent méconnu ou caché car il dérange les soignants autant que l'entourage familial [14,15].…”

“…L'alcool y est pourtant accessible [14,15]. Bien que plus visible qu'à domicile, l'alcoolisme du sujet âgé institutionnalisé est souvent méconnu ou caché car il dérange les soignants autant que l'entourage familial [14,15].…”