Cette étude qualitative explore les points de vue d'intervenantes et intervenants psychosociaux concernant l'aliénation parentale (AP), une problématique qui renvoie aux situations où un enfant rejette l'un de ses parents sous l'influence de son autre parent. Les participants et participantes sont des intervenants et intervenantes provenant d'organismes communautaires et d'établissements du réseau de la santé et des services sociaux oeuvrant auprès de femmes, d'hommes, d'enfants et de familles. Quatre groupes focalisés ont été animés selon une méthode semi-structurée pour une durée approximative de 2 heures. Les résultats indiquent que tous les intervenants et intervenantes reconnaissent l'existence du phénomène de l'AP. De plus, il y a plus de convergences qu'attendu dans les discours des différents groupes rencontrés. Aussi, chaque groupe d'intervenants et intervenantes contribue à la compréhension d'une facette importante de l'AP. Ces résultats commandent l'émergence de recherches futures plus spécifiques qui pourraient permettre de mieux comprendre et connaître l'AP. Il serait alors possible d'aider les familles concernées par ce problème à l'aide d'interventions davantage adaptées à leurs besoins.Depuis quelques décennies et à l'instar des autres pays développés, la proportion de familles biparentales intactes au Québec est en baisse. Elle est passée de 80,9% en 1987 à 66,1% en 2004 (Institut de la statistique du Québec, 2001Québec, , 2004. On sait que la séparation des conjoint(e)s peut Cette étude a bénéficié du soutien du FQRSC via les subventions d'infrastructure octroyées au centre de recherche JEFAR et au Centre jeunesse de Québec-Institut universitaire (CJQ-IU). Elle a été réalisée avec la collaboration de plusieurs organisations de la région de Québec (CJQ-IU, Centres de santé et de services sociaux, organismes communautaires). Les auteures remercient Sylvie Drapeau, Marie-Christine Saint-Jacques et Geneviève Lessard pour leur contribution à l'interprétation des résultats, de même que Laurence Fortin-Pellerin pour son soutien technique dans l'analyse qualitative. Toute correspondance concernant cet article devra être envoyée à Marie-Hélène Gagné, professeure agrégée, École de psychologie, pavillon F.-A.-Savard, 2325, rue des Bibliothèques,