Cet article propose un examen des débats et controverses qui sont survenus entre deux spécialistes français, Gilles Kepel et Olivier Roy, reconnus pour leurs travaux sur l’islamisme. Il s’agit d’examiner les deux thèses opposées à la lumière de l’importance qui est accordée ou non à la variable idéologique afin d’expliquer les actes terroristes qui ont frappé la France et fait des centaines de victimes dans les dernières années. L’article se penche sur trois dimensions en particulier. La première concerne l’importance de l’idéologie islamiste comme facteur explicatif des actes de terreur, alors que la seconde explore celle de la révolution des technologies de l’information en tant que véhicule dans l’émergence du radicalisme. Enfin, la dernière section revient sur le profil sociologique et psychologique de ceux qui ont commis des actes terroristes afin de voir s’il faut parler de « fous de Dieu » ou de criminels. L’article permet ainsi de saisir les oppositions théoriques et sociologiques qui existent entre les lectures de Kepel et de Roy.