Au Québec, les professionnelles de l’éducation populaire détiennent des formations variées, dont plusieurs se rattachent au champ du travail social. En ancrant leurs pratiques dans la dimension exclusivement sociale de l’environnement, celles-ci ont historiquement négligé de prendre en considération les relations qui unissent les personnes à leur environnement autre qu’humain, et ce, parce qu’elles n’ont pas été formées en ce sens. Pourtant, les réalités associées aux multiples dégradations environnementales, dont celles relatives aux changements climatiques, ne peuvent plus être ignorées et considérées en dehors du champ du travail social. Dans ce contexte, les professionnelles de l’éducation populaire s’interrogent quant aux nouvelles formes de pratiques émancipatoires qui leur permettraient de répondre aux besoins d’éducation relative aux changements climatiques (ERCC) des communautés qu’elles accompagnent. Afin d’illustrer les défis auxquels font face ces professionnelles, l’article se penchera sur l’étude du cas d’un organisme d’éducation populaire situé en Estrie. Cet organisme a développé un programme d’ERCC sur une période de cinq mois avec un groupe de huit adultes. Les forces et les lacunes de l’intervention éducative seront présentées et des pistes d’amélioration seront explicitées. Pour conclure, des recommandations seront formulées en vue de contribuer à l’émergence de la formation initiale et continue en travail écosocial.