Depuis une trentaine d’années, de nouvelles approches historiques de l’enfance et de la parentalité proposent de rompre avec les analyses opposant de manière radicale nos sociétés contemporaines aux sociétés passées, censées être caractérisées par un « déni de l’enfance ». Prenant ainsi pour exemple le monde grec antique, cet article décrit dans ses aspects essentiels l’investissement social, symbolique, affectif, dont bénéficient les enfants et les adolescents, dans le cadre d’un processus de « fabrication » et d’« appropriation » mettant en évidence les multiples dimensions (juridique, procréative, nourricière…) de la parenté et de la parentalité. Dans ce processus, père, mère et autres parents ou proches se voient reconnaître des rôles et des fonctions complémentaires, sous le contrôle constant de la collectivité.